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Startup : comment pérenniser sa croissance ?

Publié le 23 Mar 2020

Temps de lecture : 5mn

Développement du chiffre d’affaires, internationalisation, gestion des talents, stratégie de financement, problématiques administratives et juridiques… : face à ces nombreux défis, l’exercice du "métier" d’entrepreneur relève du véritable numéro d’équilibriste. Gwenola Corbel Elsener, Manager Conseils chez KPMG, nous livre sa vision du secteur.

Comment qualifieriez-vous le marché des startups en France ?

En un mot : dynamique ! Chaque année 2 000 startups se créent dans l’hexagone et viennent renforcer un contingent de plus de 10 000 sociétés. Une vitalité qui ne doit pas faire oublier que l’existence même de ces structures demeure fragile durant les premières années. Ainsi, au bout de 2-3 ans, 50 % d’entre elles disparaissent et seulement 10 % passent le cap des 5 ans.

Ce phénomène, que l’on peut qualifier de « sélection naturelle », s’est accompagné, au cours des dernières années, d’une structuration de l’écosystème. Les jeunes pousses bénéficient aujourd’hui d’un réel soutien des pouvoirs publics (à travers la French Tech et Bpifrance), mais également d’acteurs privés (fonds d’investissement, accélérateurs, incubateurs…).

Après plus d’une décennie de bouleversements économiques, financiers et technologiques, chacun conviendra que la France a réussi son pari de faire émerger un écosystème entrepreneurial innovant.

Peut-on dire qu’il y a un réel engouement en France pour le financement des start ups ?

Indéniablement, le financement de nos champions nationaux ne cesse de progresser. Au cours du premier semestre 2019, les start-ups françaises ont levé 2,8 milliards d’euros (une augmentation de + 32 % par rapport à l’an dernier sur la même période). À ce rythme, la French Tech devrait exploser le record 2018 (3,68 milliards d’euros) avec 4,5 à 5,5 milliards d’euros levés sur 2019.

Notons cependant que les investisseurs se montrent plus prudents. Si le nombre de tours de table reste stable, les montants moyens, eux, explosent, grâce à la multiplication des séries B et au-delà. Un phénomène déjà observé en 2018 et qui se poursuit en 2019 (avec des tickets moyens de moins de 5 millions d’euros qui représentent toujours l’essentiel des levées).

Aujourd’hui, il n’est plus rare de voir des tours de table en série A à hauteur de 2 à 3 millions d’euros. En parallèle, les investisseurs montrent, depuis quelques mois, un intérêt marqué pour les start ups Deep Tech. Ces entreprises, qui grâce à un apport technologique fort (intelligence artificielle ou blockchain), bouleversent nombre de secteurs d’activité.

Les entrepreneurs sont-ils facilement accompagnés ?

Pour y répondre clairement, il faut distinguer les différentes phases de développement d’une startup (de la création à l’hypercroissance). Ainsi, comme je l’indiquais précédemment, nous avons aujourd’hui en France un écosystème entrepreneurial fort lors des phases de lancement (création) et d’amorçage.

Nombreux sont les obstacles (principalement administratifs) au lancement tombés ces dernières années à la faveur d’une prise de conscience des pouvoirs publics. Bien que présentant des catalogues d’aides toujours bien (trop ?) fournis, les organismes publics (Bpifrance, CCI…) organisent leurs approches pour satisfaire au mieux les exigences d’un segment de marché possédant ces propres codes. Les structures d’accompagnement (incubateurs privés/publics) se sont également multipliées ces dernières années sur l’ensemble du territoire. Tout comme les espaces de travail partagés (coworking) qui ne cessent de dévorer les mètres carrés à Paris et en régions.

Pour autant, ces conditions favorables ne doivent pas occulter les nouveaux défis qui apparaissent à mesure que le train avance. L’enjeu d’émergence a laissé la place à un enjeu de croissance, qui impose à notre écosystème de poursuivre sa mue pour assurer sa pérennité ainsi que son renouvellement. L’augmentation du ticket moyen lors des levées de fonds, l’accroissement du nombre d’accélérateurs et la prise de conscience de l’intérêt pour les grands groupes de faire émerger ces jeunes pousses sont autant de phénomènes favorables visant à répondre à l’enjeu de mise à l’échelle.

Selon vous, à quelles difficultés sont confrontés les entrepreneurs dans ce secteur ?

Nombreuses peuvent être les difficultés auxquelles font face les entrepreneurs tant au moment du lancement que tout au long du cycle de vie de la société.

Ainsi, si les problématiques administratives peuvent être présentes lors de la création, ces dernières font rapidement place à l’impérieuse nécessité du développement commercial. Générer des revenus, à travers le lancement de POC (Proof of Concept) ou la mise en place de partenariats, devient une véritable obsession pour l’entrepreneur afin de démontrer la viabilité de son concept sur un marché donné.

En parallèle, l’entrepreneur devient un véritable chef d’orchestre en multipliant les fonctions pour devenir le véritable « couteau suisse » de l’entreprise (en prenant en charge les fonctions finance, RH, marketing…). Une fois l’intérêt client démontré, à travers une traction marché forte, l’entreprise se doit d’accélérer son développement pour se positionner comme un leader.

Au cours de cette nouvelle zone de turbulence, l’entrepreneur se doit de relever de nouveaux défis, tels que la gestion des talents, l’internationalisation ou la stratégie de financement de son entreprise et projets à mettre en place. Le chef d’entreprise peut donc souvent se sentir bien seul face à l’ensemble de ces défis et à la page blanche que représente l’écriture d’un nouveau chapitre de son aventure entrepreneuriale.

Quelle approche spécifique adoptez-vous pour les accompagner ?

Pour nous, les startups d’aujourd’hui sont les ETI de demain ! C’est pourquoi il est essentiel à nos yeux que ce tissu entrepreneurial soit accompagné afin qu’il puisse perdurer. Observer, comprendre, anticiper et aider les jeunes pousses sont au cœur des métiers de KPMG. Le développement économique fait partie intégrante de l’ADN de notre cabinet.

L’enjeu, pour nous, est de continuer à faire croître ces entreprises tout au long de leur cycle de vie à travers la mobilisation de l’ensemble de nos métiers. Nous disposons d’experts dans toute la France et accompagnons, annuellement, plus de 1 000 sociétés en croissance, de la startup à la licorne, sur l’ensemble de la chaîne de valeur (expertise comptable, recherche de financements publics/privés, gestion de la paie/fonction finance….).

La force de notre réseau, tant en France qu’à l’international (à travers notre présence dans 154 pays), nous permet d’être un interlocuteur privilégié pour l’entrepreneur, sur qui ce dernier peut s’appuyer en tant que partenaire conseil de confiance.